Catégorie : Former ES

Ebrima Sall est le directeur exécutif de Trust Africa. Avant cette nomination, il était le Secrétaire exécutif du CODESRIA d’avril 2009 à 2017. Le Dr Sall a également occupé les postes de chercheur principal au Nordic Africa Institute (NAI) à Uppsala (Suède) et de directeur du Centre pour la promotion des associations villageoises d’épargne et de crédit (VISAC) en Gambie. Il a également enseigné à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) au Sénégal pendant cinq ans. Il est titulaire d’un doctorat en sociologie de l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (France) et a été promu maître de conférences en « sociologie-démographie » par le Conseil national des universités (CNU) en 1992. Il est également bénéficiaire de la bourse post-doctorale du programme d’études agraires de l’université de Yale.

Avant d’assumer les fonctions de Secrétaire Exécutif, le Dr Sall a été successivement Responsable des programmes en charge du programme sur les libertés académiques et sur l’enfance, la jeunesse et les conflits, Administrateur principal du programme, Responsable du programme de recherche et Chef du programme de recherche. Ses publications les plus récentes comprennent les livres suivants : Human Rights and the Dilemmas of Democracy in Africa (coédité avec Lennart Wohlgemuth), Citizenship and Violence in Cote d’Ivoire (coédité avec Jean-Bernard Ouedraogo) et Women in Higher education : Genre et liberté académique en Afrique et les sciences sociales en Afrique. Le Dr Ebrima Sall est gambien.

Adebayo Olukoshi est professeur émérite à la Wits School of Governance de l’Université de Witwatersrand en Afrique du Sud. En 2021, le professeur Olukoshi a été nommé au conseil d’administration de la Fondation Goodluck Jonathan. Il est titulaire d’un doctorat en politique de l’université de Leeds. Il a plus de 35 ans d’expérience dans les domaines des relations internationales, de la gouvernance et des droits de l’homme, tant dans le secteur universitaire que dans les institutions intergouvernementales. Le professeur Olukoshi a été membre du panel d’évaluation de l’Union africaine et président du conseil d’administration de plusieurs groupes de réflexion, notamment le Centre européen de gestion des politiques de développement et l’Institut de la société civile d’Afrique de l’Ouest. Il a également été directeur du bureau régional pour l’Afrique et l’Asie de l’Ouest de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (Suède), directeur de l’Institut africain de développement économique et de planification des Nations unies (IDEP), directeur exécutif de l’Institut africain de gouvernance, secrétaire exécutif du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA), directeur de la recherche à l’Institut nigérian des affaires internationales, chargé de recherche principal/programme de recherche, coordinateur de l’Institut nordique d’Afrique (NAI) à Uppsala et membre du personnel de programme principal au Centre Sud à Genève. Il a publié de nombreux ouvrages sur la politique des relations économiques, la gouvernance et le développement, ainsi que sur l’enseignement supérieur africain et le développement. Le rapport du professeur Olukoshi intitulé « The Elusive Prince of Denmark : Structural Adjustment and the Crisis of Governance in Africa » (NAI Research Report n° 104) figure parmi ses publications les plus marquantes.

Achille Mbembe est un historien et politologue camerounais. En tant qu’étudiant, il a voyagé à travers l’Afrique et a découvert en Tanzanie la pensée de Mwalimu Julius Nyerere à une époque où Dar Es Salam était le centre du débat intellectuel et l’un des principaux pôles de la lutte pour la libération de l’Afrique. Au cours de ses études d’histoire à l’Université de la Sorbonne, Paris, France, Achille a beaucoup écrit dans Le Monde diplomatique et a rédigé sa thèse de doctorat sous la direction du Dr Catherine Coquery-Vidrovitch. Il s’est également inscrit à l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris pour une maîtrise en sciences politiques. Achille Mbembe a enseigné dans de nombreuses institutions américaines, telles que l’Université de Columbia (New York), la Brookings Institution (Washington), l’Université de Pennsylvanie, l’Université de Berkeley (Californie) et l’Université de Yale.

En 1996, il est devenu Secrétaire exécutif du CODESRIA, poste qu’il a occupé jusqu’en janvier 2000, date à laquelle il s’est installé en Afrique du Sud, d’abord comme professeur d’histoire et de sciences politiques à l’Université de Witwatersrand, puis comme directeur de recherche au Witwatersrand Institute of Social and Economic Research (WISER) à Johannesburg. Il a ensuite rejoint l’université de Stellenbosch au Cap en tant que professeur au département de sociologie et d’anthropologie sociale. Achille Mbembe est actuellement professeur de recherche à l’Institut de recherche sociale et économique de Witwatersrand (WISER) à Johannesburg.

Parmi ses publications figurent :

• De la postcolonie. Essai sur l’imagination politique dans l’Afrique contemporaine, Karthala, Paris, 2000 ;
• L’Afrique de Sarkozy : un déni d’histoire (avec Jean-François Bayart, Pierre Boilley, Ibrahima Thioub, sous la direction de Jean-Pierre Chrétien), Paris, Karthala, 2008 ;
• Johannesburg : The Elusive Metropolis (avec Sarah Nuttall), Duke University Press, Durham, 2008 ; et
• Sortir de la grande nuit – Essai sur l’Afrique décolonisée, Paris, La Découverte, 2010.

Thandika Mkandawire, ressortissant suédois d’origine malawite, était un économiste qui s’intéressait vivement à la promotion de la recherche comparative sur les questions de développement. Il était titulaire d’une licence en économie de l’Université Rhodes, en Afrique du Sud. Ses domaines de spécialisation étaient l’économie du développement et l’économie politique. Il a publié de nombreux articles dans un certain nombre de revues et de livres, qui ont été à l’avant-garde de ces deux domaines, traitant de thèmes centraux dans le discours du développement en général, et en Afrique en particulier.

Thandika était un défenseur des arguments de contrepoint au discours dominant de la théorie économique néo-libérale. D’une manière générale, sa performance exceptionnelle est due à sa capacité à interroger les questions à la fois du point de vue de l’économie et des sciences politiques. Il a intégré ces deux disciplines comme très peu d’autres chercheurs l’ont fait. Son principal domaine d’étude, dans lequel il a également fait preuve de connaissances exceptionnelles, était l’Afrique. Les nombreuses années qu’il a consacrées à l’étude de l’Afrique lui ont permis d’acquérir une connaissance approfondie d’études de cas particulières, qu’il a utilisées pour étayer ses arguments théoriques. Toutefois, au cours de la dernière décennie (2000-2010), il a considérablement élargi son champ de vision et a introduit des exemples provenant d’Asie et d’Amérique latine. Les points de vue de Thandika sur ce qui était pertinent pour l’Afrique dans l’expérience asiatique étaient particulièrement intéressants, car il apportait un contrepoint au discours dominant émanant principalement d’études financées par la Banque mondiale. Il a également contribué de manière considérable à l’avancement des connaissances dans le domaine de l’économie du développement par son analyse de l’interaction entre la réforme économique et la démocratisation. Il est à l’origine de l’expression « démocraties sans choix », qui lui est attribuée par tous les spécialistes du domaine.

Thandika Mkandawire a été secrétaire exécutif du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA) de 1986 à 1996, après quoi il s’est installé au Danemark où il a été chercheur principal au Centre for Development Research (CDR) de Copenhague. Il a ensuite été nommé directeur de l’Institut de recherche des Nations unies pour le développement social (UNRISD), où il a passé onze ans (1998-2009). En 2010, il a été nommé titulaire de la chaire de développement africain à la London School of Economics (LSE).

Thandika Mkandawire est membre honoraire à vie du CODESRIA. Il est décédé le 24 mars 2020 après une brève hospitalisation à Stockholm.

Né en 1938, Abdalla S. Bujra est de nationalité kenyane. Il est allé à l’école primaire de Lamu, puis l’école secondaire à Mombasa pour ensuite rejoindre l’Université de Londres où il a obtenu un doctorat en sociologie à l’Ecole des études orientales et africaines (SOAS). En tant qu’universitaire et chercheur, Abdalla Bujra a enseigné dans diverses universités à travers le monde et encadré de nombreux étudiants pour les besoins de leur maitrise ou de leur doctorat. Il a également participé et dirigé plusieurs panels de haut niveau et comités panafricains liés à l’Union africaine (UA), ainsi que des organisations panafricaines et des organismes de recherche indépendants.

Abdalla Bujra est l’un des fondateurs du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA). Il a été le premier Secrétaire exécutif à temps plein du CODESRIA de 1975 à 1988. Pendant cette période, et dans le cadre de la mobilisation de la communauté des sciences sociales en Afrique, il a conceptualisé, initié et contribué substantiellement à des conférences, séminaires et ateliers organisés dans différents pays et portant sur de nombreux thèmes liés au développement tels l’industrialisation, le développement rural, l’intégration économique, la technologie, la population, la démocratie, etc. Il a contribué à établir des groupes de recherche aussi bien nationaux que panafricains et a mis en place le Centre de documentation et d’information du CODESRIA (CODICE). Il a lancé Le Bulletin du CODESRIA, Afrique et Développement et d’autres publications du CODESRIA et a supervisé la publication de nombreux ouvrages. En 1992, avec le père du président Thabo Mbeki et Samir Amin, Abdalla Bujra a été honoré par l’attribution par le CODESRIA du prix intitulé « Distinguished African Social Scientist in Institution Building ».

Pendant les années 70 et 80, Abdalla Bujra a été membre de divers organismes professionnels tels que le Comité mixte pour les quatre organisations régionales en sciences sociales – le CODESRIA pour l’Afrique, CLACSO pour l’Amérique latine, AIDAP pour l’Asie et le Pacifique et EADI pour l’Europe, le Comité Afrique de l’American Social Science Research Council, le Comité international des sciences sociales (CISS) de l’UNESCO ainsi et que le Comité des sciences sociales du Conseil scientifique de la recherche (Tanzanie). Il a été élu et a servi pendant deux mandats dans tous les trois Comités. Il a également servi comme chef d’équipe dans les initiatives de recherche en Afrique au cours des 30 dernières années, période pendant laquelle il a activement participé et dirigé des ateliers internationaux, des séminaires et des conférences en Afrique, Europe, Amérique du Nord, en Amérique latine, Moyen-Orient, Inde et Asie du Sud Est. En 1995, il est devenu le directeur fondateur du Forum sur la gestion politique de développement (DPMF), une ONG panafricaine d’abord hébergé à la CEA à Addis-Abeba (Ethiopie) qui a déménagé en 2006 à Nairobi (Kenya). Tout en continuant à être le Directeur exécutif de DPMF, il est actuellement président du conseil d’administration du Centre Africain pour la croissance économique (ACEG) basé à Nairobi.

Il a abondamment publié sur les questions liées à la gouvernance et au développement en Afrique. Il est l’auteur d’un livre sur « La politique de la stratification dans une ville du sud d’Arabie » (1971) et a co-écrit et édité plusieurs livres parmi lesquels, « l’Afrique et l’avenir », un numéro spécial du Journal de la Banque africaine de développement (1995), « Le leadership, la société civile et la démocratisation en Afrique orientale et australe (2002), « Perspectives sur l’OUA/UA et la gestion des conflits en Afrique » (2004). Son dernier esty intitulé « La transition démocratique au Kenya : La lutte des libéraux pour la démocratie sociale » (2005). En outre, Abdalla Bujra a contribué à de nombreuses publications sous la forme d’articles, rapports, documents de travail et autres chapitres de livres.

Samir Amin était un économiste franco-égyptien, titulaire d’un doctorat en sciences économiques (1957) de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), en France. Il est rentré en Égypte la même année, et son premier poste officiel a été de représenter l’État dans les conseils d’administration des entreprises du secteur public. Il retourne ensuite en France en janvier 1960 pour travailler pendant six mois au Bureau d’études économiques et financières (SEEF) où il apprend de manière plus concrète la manipulation de la macroéconomie par la planification. Son choix est cependant de quitter la France et de s’installer dans un pays où il pourrait être politiquement utile en s’engageant dans des activités en accord avec ses principes profondément ancrés. Samir Amin décide donc de s’installer à Bamako, au Mali, où il travaille pendant trois ans comme expert au ministère de la Planification aux côtés d’économistes de renom comme Jean Bénard et Charles Bettelheim.

Samir Amin décide ensuite de se consacrer à une carrière universitaire. Il a enseigné pendant de nombreuses années dans plusieurs universités, dont l’Université Cheikh Anta Diop, à Dakar, au Sénégal, et l’Université de Vincennes, devenue aujourd’hui Paris VIII-Saint-Denis, en France. Il a passé près d’une décennie à l’Institut africain de développement économique et de planification de Dakar, au cours de laquelle il a contribué à la création de trois institutions aujourd’hui reconnues dans le monde entier : le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales (CODESRIA), l’Environnement pour le développement de l’Afrique (ENDA) et le Forum du tiers monde (TWF).

Samir Amin a été le premier Secrétaire exécutif du CODESRIA (1973-1975). Ses idées et ses positions politiques ont été fortement influencées par la Conférence Afro-Asie de Bandung, en Indonésie (1955). Il a contribué, avec d’éminents économistes du Sud, à la déconstruction du concept de  » développement  » prôné par les économistes conventionnels, en particulier le discours dominant sur les causes du  » retard  » des pays du Sud, notamment en Afrique. L’intérêt principal de la recherche de Samir Amin, tel qu’il apparaît dans tous ses écrits, porte sur le lien solide entre « développement » et « sous-développement ». Fervent combattant du capitalisme et de l’émancipation des peuples du Sud du joug de l’impérialisme, il a fondé en 1997 le Forum mondial des alternatives (FMA), un réseau international de centres de recherche et d’intellectuels militants du Sud et du Nord. Samir Amin a participé à toutes les éditions du Forum social mondial (FSM), de Porto Alegre, au Brésil, en 2001 à Dakar en 2011, au cours desquelles ses contributions avant-gardistes ont été reconnues et appréciées par le public. Il est également resté très impliqué et engagé dans les activités du CODESRIA.

Après un long et illustre parcours intellectuel, le Professeur Samir Amin est décédé le 12 août 2018.