Weiss Architecture Studio

Quis autem vel eum iure reprehenderit qui in ea voluptate velit esse quam nihil molestiae lorem.

Council for the Development of Social Science Research in Africa

       

       

Forum international sur les politiques sociales transformatrices en Afrique (FIPSTA)

Université Cheikh Anta Diop
19-20-21 NOVEMBRE 2024
Mobilisation autour des politiques sociales

 

Appel à communications

Le continent africain est souvent perçu et présenté comme une entité homogène. Cette tendance est assurément réductrice puisqu’elle efface de facto les différences et les diversités socioculturelles, politiques, voire les trajectoires de chaque pays. Pourtant, ces éléments contextuels sont à considérer notamment dans les essais d’explication ou d’explicitation de leur difficile « take-off » ou alors leur « refus de développement ». De ce fait, s’interroger sur les ressorts de la problématique du développement des pays africains est parfois un exercice complexe. Pour cet exercice, nous assumons le parti pris de questionner la place qu’occupent les politiques sociales dans les politiques publiques de développement. Nous posons globalement les questions suivantes :  Quels liens y a-t-il entre politiques économiques et politiques sociales ? Quels sont leurs postulats ? Quels sont leurs potentiels transformateurs sur les bénéficiaires ? Bref, quelles sont les modalités d’opérationnalisation, les forces et les faiblesses de ces politiques sur les populations bénéficiaires ?

Le champ couvert par les politiques sociales est très large et peut être appréhendé par les thématiques suivantes :  protection sociale, sécurité au travail, formation professionnelle et plein emploi, lutte contre l’exclusion sociale, protection de l’enfance, politique de santé et assurance-maladie, logements sociaux, etc. Les politiques sociales restent en conséquence intrinsèquement liées aux politiques de développement puisque leurs impacts globaux sur les populations bénéficiaires servent d’indices à la classification/catégorisation des pays. Du fait de leurs incidences sur les relations sociales, les politiques sociales révèlent leur potentiel transformateur. Finalement, elles se révèlent de puissants instruments de réduction des inégalités socio-économiques, spatiales, voire celles entre les hommes et les femmes.

La prise d’autonomie des femmes, significative depuis 20 ans, met en cause le système patriarcal. Aujourd’hui, quel espace s’ouvre aux femmes pour s’affranchir des contraintes et limites imposées par ce système ? Les multiples initiatives des femmes sont-elles porteuses de solutions ? Si oui, ces solutions sont-elles durables ?

Par ailleurs, si la pauvreté est multidimensionnelle, les politiques pour y faire face doivent aussi l’être. Des programmes de distribution de revenus ou de soutien à la consommation des pauvres existent. Leur particularité tient dans leur caractère non contributif, c’est-à-dire que leur financement est opéré sur des recettes fiscales. En cela, elles sont différentes des formes contributives de la protection sociale financées par des cotisations qui déterminent l’admissibilité aux prestations. Certains programmes (transferts monétaires, bons alimentaires, cantines scolaires, suppléments thérapeutiques, vaccination élargie, bourses sociales, pensions sociales…) sont en partie dirigés vers les ménages pauvres. Quelle efficacité et efficience ont ces programmes ? Quelle valeur accorder aux programmes qui facilitent l’accès des pauvres à certains actifs par le truchement de la microfinance ou des transferts monétaires ? Faut-il rappeler que ce caractère multidimensionnel de la pauvreté, s’analysant aussi comme une absence de droits liés à l’exclusion des biens publics et du marché, s’observe dans un contexte dans lequel les réseaux d’appartenance communautaire ne jouent plus leur fonction de protection sociale. D’où notre interrogation : la parenté ou la communauté sont-elles encore le cadre de la prise en charge des solidarités nécessaires, en ville notamment ?

Des avancées sont certes perceptibles. Il reste, dans de nombreux pays, à savoir comment établir de vraies politiques de développement équitable et inclusif, pour mettre en place un socle de protection sociale, garanti par des pensions de retraite pour les personnes âgées, par des prises en charge des personnes souffrant de handicap, des allocations familiales, des garanties liées à l’emploi ou encore des services pour les chômeurs.

Tout récemment, la pandémie de COVID-19 a révélé la nécessité de repenser les politiques sociales en intégrant davantage les incertitudes liées aux grandes endémies et/ou épidémies émergentes en Afrique. Il faut donc convenir avec Robert Castel (2003)[1] que l’association de l’État de droit et de l’État social devrait conduire à une « société de semblables » où, à défaut d’une stricte égalité, chaque personne est indépendante et prémunie contre les aléas de l’existence.

Objectifs du Forum

Ce Forum fait suite à un projet de recherche Politique Sociale Genrée et Transformatrice en Afrique Post-COVID-19 mis en œuvre par le GETSPA, financé par Open Society et dirigé par l’université du Ghana. À ce jour, le GESTPA est le seul projet à avoir initié à l’échelle du continent un programme de recherche pour documenter non seulement les trajectoires historiques des politiques sociales des États africains, mais aussi les postulats qui les sous-tendent. En effet, 33 équipes de chercheurs universitaires ont été constituées sur la base principalement de critères géographiques et linguistiques pour effectuer des recherches sur les trajectoires des politiques sociales depuis l’époque coloniale jusqu’à la période post covid. Les résultats de cette importante recherche constituent des sources inédites de connaissances sur la question des politiques sociales en Afrique. Ainsi, dans le prolongement du projet GETSPA, ce forum se veut un cadre d’échanges et d’interactions avec d’autres acteurs impliqués dans la recherche, le plaidoyer et la planification des politiques sociales (gouvernements, sociétés civiles, experts, chercheurs, etc.).

De plus, dans une perspective de comparaison, nous prévoyons des conférences plénières sur l’historique des politiques sociales au Québec, en France et en Afrique et des tables rondes pour que des praticiens et praticiennes, intervenants et intervenantes partagent leurs expériences et mieux saisir la manière dont les politiques impulsent le changement social. Le Forum donnera l’opportunité aux différentes parties prenantes des politiques sociales de partager leurs résultats de recherches, leurs analyses, leurs expériences et leurs témoignages.

Types de communications attendues

  • Une recension de travaux de recherche sur l’état de la question dans un des domaines des politiques sociales en Afrique.
  • Une analyse d’une politique sociale dans un pays donné ou une étude comparée multipays dans une période récente.
  • Une présentation et une analyse d’expériences novatrices réalisées en matière sociale[2], susceptibles d’apporter des enseignements pertinents pour d’autres situations.

Format attendu des propositions

  • Titre de la communication.
  • Nom, prénom, fonction, affiliation et courrier électronique des auteurs et autrices.
  • Résumé de la communication de 500 mots maximum en français ou en anglais au format Word qui présente la problématique, la méthodologie et les principaux résultats.
  • Trois à cinq mots-clés.

Modalités de soumission

  • Être en lien avec la thématique du Forum.
  • Contribuer à l’avancement des connaissances.
  • Être écrites en français ou en anglais
  • Être soumises à fipstadakar24@gmail.com

avant le 10 juin 2024

  • Annonce des propositions acceptées au plus tard le 31 juillet 2024.

Les conférenciers et conférencières qui le désirent pourront soumettre un texte sous la forme d’un article ou d’une monographie, issu de leur présentation, en vue de la publication d’un numéro spécial de la revue Afrique contemporaine en 2025 après acceptation par son comité de rédaction. Des informations supplémentaires seront fournies après la tenue du Forum.

Comité scientifique et comité d’organisation

Ces deux comités sont composés d’universitaires, de chercheurs et de chercheuses des universités africaines, européennes et canadiennes travaillant sur des thématiques liées aux politiques sociales, aux sociétés africaines et au développement international.

  • Abdoul Bâ, Université d’Évry (France)
  • Aïcha Bara, Université Ibn Zohr (Maroc)
  • Cheikh Saad Bouh Camara, Université de Nouakchott (Mauritanie)
  • El Hadji Malick Sy Camara, Université Cheikh Anta Diop (Sénégal)
  • Louise Carignan, Université du Québec à Chicoutimi (Canada)
  • Ibrahima Dia, Université Cheikh Anta Diop (Sénégal)
  • Mouhamed Moustapha Dièye, Université Cheikh Anta Diop (Sénégal)
  • Mamadou Dimé, Université Gaston Berger (Sénégal)
  • Rosalie Diop, Université Cheikh Anta Diop (Sénégal)
  • Alioune Diouf, Expert (Agence japonaise de coopération internationale)
  • Fatou Marone Diouf, doctorante en développement régional et territorial, (UQAC)
  • Samba Diouf, Université Cheikh Anta Diop (Sénégal)
  • Yvette Onibon Doubogan, Université Parakou (Bénin)
  • Leila Feraj, Observatoire francophone pour le développement inclusif par le genre (OFDIG)
  • Marie Fall, Université du Québec à Chicoutimi (Canada)
  • Sylvain Landry Faye, Université Cheikh Anta Diop (Sénégal)
  • Catherine Flynn, Université du Québec à Chicoutimi (Canada)
  • Souleymane Gomis, Université Cheikh Anta Diop (Sénégal)
  • Pierre Jacquemot, Institut d’études politiques de Paris (France)
  • Kadidiatou Kadio, Institut de recherche en science de la santé (Burkina Faso)
  • Marie Langevin, Université de Québec à Montréal (Canada)
  • Paul Mayoka, Institut SocioAnthropoesis (France)
  • Lamine Ndiaye, Université Cheikh Anta Diop (Sénégal)
  • Christophe Ndoly, Université Félix-Houfouët-Boigny (Côte d’Ivoire)
  • Adama Sadio, Université Catholique d’Afrique de l’Ouest (Sénégal)
  • Ndeye Faty Sarr, Université du Québec à Chicoutimi (Canada)
  • Josiane Stoessel, Université de Haute-Alsace, (France)
  • Almamy Sylla, Université Bamako (Mali)
  • Ousmane Wagué, Université de Nouakchott (Mauritanie)

Notes

[1] Robert Castel, 2003. L’insécurité sociale, Seuil.

[2] Les présentations d’expériences sous format vidéo d’une durée maximale de 4 minutes sont acceptées

WhatsApp RA(CTA)