Feu le professeur Sam Moyo (1954-2015) était un universitaire zimbabwéen très respecté qui a publié de nombreux ouvrages sur les questions foncières, agraires et environnementales. Il était le fondateur et le directeur exécutif de l’Institut africain d’études agraires (AIAS), basé à Harare, une institution indépendante de recherche politique engagée dans le développement de systèmes agraires qui renforcent les droits fonciers équitables et les utilisations durables des terres dans toute l’Afrique. En 2016, l’organisation a été rebaptisée Institut africain d’études agraires Sam Moyo en son honneur.
Sam Moyo avait de nombreuses années d’expérience de recherche et d’enseignement sur les questions de développement rural, avec un accent sur la réforme foncière, le changement agraire, la politique environnementale et les mouvements sociaux. Il a enseigné dans diverses universités, notamment à Calabar et Port Harcourt au Nigeria, à l’université du Zimbabwe, à l’université de Fort Hare en Afrique du Sud, ainsi que dans le cadre de divers programmes de formation internationaux.
Il a également dirigé et géré un large éventail d’organisations de recherche politique, d’universités et de sociétés civiles en Afrique. Il a été l’un des chercheurs fondateurs de l’Institut zimbabwéen d’études sur le développement, qui a été intégré en 1990 à l’Université du Zimbabwe sous le nom d’Institut d’études sur le développement. Il a été l’un des membres fondateurs de ZERO, une organisation environnementale de la région de la SADC basée à Harare, dont il a été le secrétaire exécutif de 1986 à 1999 et le président de 2000 à 2011. Il a travaillé comme professeur associé à l’Institut d’études sur le développement de l’Université du Zimbabwe et comme directeur de l’Institut régional d’études politiques d’Afrique australe (SARIPS), basé à Harare, au Zimbabwe. Il a également travaillé en tant que conseiller principal sur des questions de politique foncière concernant divers gouvernements de la région d’Afrique australe et a agi en tant que conseiller principal et président de nombreux réseaux fonciers tels que le Southern African Network on Land (SANL), le Land Rights Network of Southern Africa (LRNSA) et Knowledge Management Africa-Development Bank of Southern Africa (KMA-DBSA). Sam Moyo a siégé dans divers conseils d’administration, notamment HAKIARDHI (Tanzanie), International Development Economics Associates (IDEAs) en Inde, ZERO (Zimbabwe). Il a également été réviseur et membre du comité de rédaction pour les revues suivantes : Review of African Political Economy (ROAPE), Journal of Peacebuilding and Development et African Journal of International Affairs. C’est sous la direction de Moyo qu’est né l’Agrarian South Network, un réseau tricontinental de chercheurs intéressés par les questions foncières et agraires d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine/Caraïbes.
Penseur robuste et universitaire de premier plan, Sam Moyo a participé à plusieurs publications majeures. Certains de ses principaux travaux universitaires célèbres sont les suivants :
(1) Les livres qui incluent : The Land Question in Zimbabwe (Harare : Sapes Books, 1995) ; Land Reform Under Structural Adjustment in Zimbabwe (Uppsala : The Nordic Africa Institute, 2000) ; African Land Questions, Agrarian Transitions and the State : Contradictions des réformes foncières néolibérales, (Livre vert du CODESRIA, Dakar : 2008) ;
(2) Articles : The Politics of Land Distribution and Race Relations in Southern Africa (New York : UNRISD, Sept. 2001) ; (co-rédigé avec Paris Yeros) : The radicalized state : La révolution interrompue du Zimbabwe. Review of African Political Economy (ROAPE) No. 111 : 103-121. 2007 ; (coauteur avec Paris Yeros) : La question du Zimbabwe et les deux gauches. Historical Materialism 15 (2007) 1771-204. BRILL. (2007) ;
(3) Co-édité diverses publications de livres dont (récemment publié) : [coédité avec Paris Yeros] : Reclaiming the Land : The Resurgence of Rural Movements in Africa, Asia and Latin America (Londres : Zed Books, 2005) ; [coédité avec Kojo Sebastian Amanor] : Land and Sustainable Development in Africa (Londres : Zed Books, avril 2008).
Il a été vice-président du CODESRIA de 1995 à 1998, puis président de 2008 à 2011.
Le professeur Moyo est décédé en novembre 2015 des suites de blessures subies dans un accident de voiture à New Delhi, en Inde.